Faut-il rattacher son enfant étudiant ou déduire une pension alimentaire réellement versée ?

Si chacune de ces options présente des avantages certains, le contribuable doit prendre en compte plusieurs paramètres avant d’exercer son choix.

Entre la majorité et l’indépendance financière de l’enfant, quelques années se passent durant lesquelles ce dernier a souvent encore besoin de l’aide de ses parents.

Lors de la déclaration des revenus, ceux-ci doivent faire le choix entre rattacher l’enfant étudiant à leur foyer fiscal ou déduire la pension alimentaire qu’ils lui versent.

Avant de privilégier l’une ou l’autre de ces options, il convient d’en connaître les conditions et les implications.

Des parts supplémentaires en cas de rattachement

Pour la déclaration des revenus annuelle, les parents peuvent choisir de rattacher l’enfant à leur foyer fiscal s’il a moins de 21 ans au 1er janvier , ou moins de 25 ans au 1er janvier s’il poursuit ses études. Et cela même si l’enfant majeur ne vit pas sous le même toit que ses parents ou s’il dispose d’un revenu.


Si les parents sont divorcés ou font l’objet d’une imposition séparée, l’enfant majeur ne peut être rattaché qu’au foyer de l’un des deux. 

Le rattachement donne droit à une augmentation d’une demi-part supplémentaire, voire une part entière à partir du 3e enfant, mais cet avantage est plafonné à 1 791 € pour chaque demi-part supplémentaire (déclaration 2025 sur les revenus 2024 – ce montant est évolutif chaque année). 

Le parent auquel l’enfant est rattaché fiscalement doit ajouter à ses revenus ceux (non exonérés) dont a disposé son enfant rattaché.

Une déduction de la pension alimentaire

Au lieu de rattacher l’enfant majeur au foyer fiscal, il est parfois plus avantageux pour les parents de déduire la pension alimentaire qui lui est versée. Cela est possible quel que soit son âge, qu’il vive ou non sous le toit de ses parents. 

Pour que cette somme soit déductible, l’enfant doit cependant être dans le besoin et cette aide financière doit lui être indispensable. Au titre des revenus de 2024, la pension peut être déduite dans la limite de 6.694 € par enfant et par an (13.388 € si l’enfant est marié, pacsé ou chargé de famille), à condition de pouvoir justifier les dépenses. 

Si les parents sont imposés séparément, chaque parent peut déduire ses dépenses dans la limite de ce plafond. 

Si l’enfant vit chez ses parents, un forfait hébergement et nourriture de 4.039€ peut être appliqué sans justificatifs (à proratiser si l’enfant n’y est pas hébergé toute l’année). 

Les autres dépenses (frais de scolarité ou de santé…) peuvent être déduites pour leur montant réel et avec justificatifs dans la limite du plafond. 

Pour pouvoir être déduite, cette pension doit être :

– déclarée par les parents en charges déductibles, 

– l’enfant majeur doit faire sa propre déclaration en y indiquant la pension versée dans ses revenus.

Le choix entre le rattachement de l’enfant au foyer fiscal de ses parents et la déduction de la pension alimentaire dépend de plusieurs paramètres tels que le taux marginal d’imposition, le montant des revenus imposables de l’enfant, la majoration du quotient familial, le montant de la pension alimentaire versée… 

Par exemple, si l’enfant ne dispose d’aucun revenu et si aucune pension alimentaire n’est versée, l’avantage ira au rattachement. 

En revanche, plus le taux marginal d’imposition des parents est élevé, plus la déduction de la pension alimentaire par rapport à une demi-part de quotient familial est intéressante. 

Attention, le rattachement présente également d’autres avantages dont il faut tenir compte en termes de prévoyance, de mutuelle, d’abattement de taxe d’habitation, de réduction d’impôt pour frais de scolarité dans l’enseignement supérieur…

Quid des revenus de l'enfant étudiant, doit-il déclarer ses revenus ?

Lorsqu’un enfant étudiant est en stage en entreprise ou en contrat d’apprentissage, il est exonéré des sommes perçues à hauteur de 20 815 € en 2023, qu’il soit rattaché ou non au foyer fiscal de ses parents. 

Seul le surplus est imposable et doit être déclaré par l’enfant ou par ses parents en cas de rattachement à leur foyer fiscal. Il n’y a pas de proratisation en fonction de la durée du stage.

Attention, cette exonération ne concerne pas les étudiants en contrat de professionnalisation.

D’autre part, si l’étudiant occupe un emploi en parallèle de ses études, les revenus qu’il perçoit à ce titre sont exonérés, pour 2023, à hauteur de 5 204 €, à condition qu’il soit âgé de moins de 26 ans au 1er janvier 2023. Cet avantage peut être cumulé avec celui accordé pour les gratifications de stage.