Le gouvernement a dévoilé son projet de loi de finances pour 2025 lors du Conseil des ministres du jeudi 10 octobre. Face à un déficit public attendu à 6,1 % pour 2024, Bercy a conçu un ensemble de mesures pour restaurer les finances publiques. Ces mesures clés auront un impact sur votre budget.
L’objectif est de réduire le déficit à 5 % du PIB en 2025, avec 60 milliards d’euros d’économies, dont les deux tiers viendront de la réduction des dépenses publiques, et le reste par des contributions fiscales exceptionnelles et temporaires. Ces contributions concerneront les entreprises et les ménages les plus aisés, selon les précisions de Laurent Saint-Martin.
Le ministre des Comptes publics a fixé une règle : pour chaque euro de recettes supplémentaires, il faudra économiser deux euros dans le budget. Voici les mesures principales qui affecteront votre budget.
Contribution exceptionnelle pour les 0,3 % des ménages les plus riches:
Les 65 000 foyers les plus aisés (soit environ 0,3 % des ménages) devront verser une contribution exceptionnelle. Elle s’appliquera aux foyers soumis à la contribution sur les hauts revenus (CEHR), avec un revenu fiscal de référence supérieur à 500 000 euros pour un couple et 250 000 euros pour une personne seule, visant à assurer une imposition minimale de 20 %. Cette mesure devrait rapporter 2 milliards d’euros.
Revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu :
Le barème de l’impôt sur le revenu ne sera pas gelé et sera réajusté de 2 % pour compenser l’inflation, préservant ainsi le pouvoir d’achat des contribuables. Voici le nouveau barème applicable pour 2025 :
- Jusqu’à 11 520 € : 0 %
- De 11 520 € à 29 373 € : 11 %
- De 29 373 € à 83 988 € : 30 %
- De 83 988 € à 180 648 € : 41 %
- Au-delà de 180 648 € : 45 %
Décalage de la revalorisation des pensions de retraite :
La revalorisation des pensions de retraite sera reportée de janvier à juillet 2025, avec une économie attendue de 3,6 milliards d’euros. Ce report est justifié par les revalorisations exceptionnelles des dernières années.
Augmentation des prestations sociales en avril 2025 :
Les prestations sociales (RSA, prime d’activité, Allocation aux adultes handicapés, etc.) et les minima vieillesse seront revalorisés en avril 2025, en tenant compte de l’inflation, sans report pour ces prestations contrairement aux retraites.
Électricité : ajustement du tarif réglementé et hausse de la taxe :
Le tarif réglementé de l’électricité baissera de 9 % en février 2025, mais la taxe sur l’électricité (TICFE ou CSPE) augmentera, impactant les ménages ayant souscrit une offre de marché, avec un gain estimé de 3 milliards d’euros pour l’État.
Réforme du chèque énergie :
Dès 2025, l’attribution du chèque énergie (entre 48 et 277 euros) pour les foyers modestes sera révisée en utilisant le point de livraison de l’électricité en plus du revenu fiscal de référence. Les bénéficiaires actuels continueront à en bénéficier, tandis que les nouveaux devront faire une demande.
Fin de la TVA réduite pour les chaudières à gaz :
La TVA réduite pour les chaudières à gaz sera supprimée, passant de 5,5 % ou 10 % à 20 %, pour se conformer à une directive européenne, avec une recette estimée de 200 millions d’euros.
Extension du prêt à taux zéro (PTZ) :
Pour encourager l’accession à la propriété, le PTZ sera étendu à tout le territoire pour les primo-accédants, dans des conditions précises à venir.
Suppression d’un avantage fiscal pour la location meublée :
Le statut LMNP pour la location meublée de courte durée, notamment via Airbnb, verra l’une de ses niches fiscales supprimée à la revente, avec une économie espérée de 200 millions d’euros.
Renforcement du malus pour les véhicules polluants :
Les seuils du malus CO2 et de poids pour les véhicules thermiques les plus polluants seront abaissés dès 2025, avec des augmentations progressives de taxes jusqu’en 2027, générant 300 millions d’euros supplémentaires.